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Dé-dollarisation en RDC: un atelier virtuel à Kinshasa avec Marcellin Bilomba
En décembre 2020, Marcellin Bilomba, conseiller économique en chef du président Tshisekedi et membre du CEoG de la RDC, a organisé un séminaire virtuel, soutenu par le CEoG et le bureau de pays de la Banque mondiale, sur la dé-dollarisation de la République démocratique du Congo. Les intervenants du panel comprenaient l'économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique Albert Zeufack, l'ancien conseiller économique en chef de l'Angola Alcino Conceicao, d'anciens premiers ministres de la RDC et des économistes de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
À l'exception du Zimbabwe, la RDC est l'économie la plus dollarisée d'Afrique, malgré les précédentes tentatives de dé-dollarisation. L'objectif du webinaire était de tirer les leçons des expériences précédentes de dé-dollarisation à la fois en RDC et dans d'autres pays, et de développer une feuille de route pour que le gouvernement réussisse à dé-dollariser l'économie.
La dé-dollarisation ne peut pas être simplement imposée par le gouvernement. C'est un symptôme dont le processus de résolution nécessite le respect de certaines conditions préalables et l'enchaînement des politiques. Les principales recommandations issues de cet échange d'expériences entre experts congolais et internationaux sont les suivantes:
Le rétablissement de la stabilité macroéconomique est essentiel. Les réformes structurelles budgétaires et monétaires devraient réduire l'inflation, atteindre un taux de change réel positif et restaurer la confiance dans la monnaie nationale. Par exemple, éliminer la dominance budgétaire omniprésente, renforcer la planification budgétaire et la mobilisation des recettes nationales et optimiser les réserves de change.
Le renforcement de la régulation et de la supervision du système bancaire, l'amélioration de la gouvernance, de la solvabilité et de l'indépendance de la banque centrale du Congo, la libéralisation financière, sont également essentiels pour éviter l'inadéquation des devises et développer les marchés financiers nationaux. Le développement d'instruments financiers en monnaie locale est l'une des conditions préalables cruciales de la dé-dollarisation.
Enfin, la communication, l'engagement politique et la séquence des politiques sont déterminants. Une politique de dé-dollarisation ne peut pas être engagée, par exemple, dans un contexte de reprise économique, comme en 2021. Une hausse du taux de change réel dans un contexte de reprise peut avoir un impact négatif sur la croissance. La réforme doit donc être mise en œuvre dans un contexte de réformes structurelles qui augmenteront la productivité. L'augmentation de la productivité permettra de faire face à la hausse du taux de change réel, condition nécessaire à la dé-dollarisation.
En résumé, la stabilité macroéconomique (c'est-à-dire un taux d'inflation bas et des taux de change constants), le renforcement du cadre prudentiel pour refléter les risques d'inadéquation des devises et le développement d'un système financier avec des instruments en monnaie nationale sont des conditions préalables nécessaires pour une dé-dollarisation réussie. Ces conditions préalables doivent être remplies avant de mettre en œuvre des mesures plus rigides visant à réduire les dépôts et les dettes en devises. Un point de réflexion suggéré par Albert Zeufack est une dé-dollarisation vers une monnaie commune continentale potentiellement plus crédible.
English version: De-dollarization in the DRC: Marcellin Bilomba hosts virtual workshop in Kinshasa
In December 2020 Marcellin Bilomba, chief economic advisor to President Tshisekedi and CEoG member from the DRC, hosted a virtual seminar, supported by CEoG and the World Bank country office, on the De-dollarization of the Democratic Republic of the Congo. Panel speakers included the World Bank chief economist of the Africa Region Albert Zeufack, the former chief economic advisor to Angola Alcino Conceicao, former prime ministers of the DRC and economists from the World Bank and the International Monetary Fund.
With the exception of Zimbabwe, the DRC is the most dollarized economy in Africa, despite previous attempts to de-dollarize. The webinar's objective was to learn from previous de-dollarization experiences both in the DRC and in other countries, and to develop a roadmap for the government to successfully de-dollarize the economy.
De-dollarization cannot simply be imposed by government. It is a symptom whose resolution process requires meeting certain preconditions and the sequencing of policies. The main recommendations that emerged from this exchange of experiences between Congolese and international experts are as follows:
Restoration of macroeconomic stability is critical. Fiscal and monetary structural reforms are expected to reduce inflation, achieve a positive real exchange rate, and restore national currency confidence. E.g., eliminating pervasive fiscal dominance, strengthening fiscal planning and domestic revenue mobilization, and optimizing foreign exchange reserves.
Strengthening regulation and supervision of the banking system, improving governance, solvency, and the independence of the central bank of Congo, financial liberalization, are also essential to prevent currency mismatch and develop national financial markets. The development of financial instruments in local currency is one of the crucial preconditions of de-dollarization.
Finally, communication, political commitment, and the sequencing of policies are determinant. A de-dollarization policy cannot be initiated, for example, in a context of economic recovery, such as in 2021. An increase in the real exchange rate in the context of recovery can have a negative impact on growth. The reform must, therefore, be implemented in a context of structural reforms that will increase productivity. The increase in productivity will make it possible to cope with the real exchange rate increase, which is a necessary precondition for de-dollarization.
In summary, macroeconomic stability (i.e., low inflation rate and constant exchange rates), strengthening the prudential framework to reflect the risks from currency mismatch, and developing financial system with instruments in domestic currency are necessary pre-conditions for a successful de-dollarization. These pre-conditions should be met before implementing more rigid measures aimed at reducing deposits and debts in foreign currencies. One point of reflection suggested by Albert Zeufack is a de-dollarization towards a potentially more credible continental common currency.
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